Le noisetier comme mesure de la dette

 

L’une des formes de monnaie les plus importantes en Angleterre à l’époque d’Henri II était les « bâtons de comptage » en noisetier, entaillés que l’on utilisait pour enregistrer les dettes. Ces « bâtons de noisetier » étaient des reconnaissances de dettes. Lors d’une transaction, les deux parties prenaient une petite branche de noisetier, l’entaillaient pour indiquer le montant du dû, puis la coupaient en deux. Le créancier gardait la moitié que l’on appelait « the stock », « la souche », (c’est l’origine du terme stockholder, « actionnaire », littéralement « détenteur de souche »), et le débiteur gardait l’autre, « the stub ». Les répartiteurs d’impôts utilisaient ces bâtons pour calculer les montants dus par les shérifs locaux.

 

Extrait de l’ouvrage Dette, 5000 ans d’histoire, D. Graeber. Éditions Babel, page 62.